En tant que pratique philosophique, l’épokhè appelle une critique et appropriation collective du milieu technique, sans quoi il ne serait possible de faire consister une époque, à proprement parler. Cela implique de sortir de ce milieu, par intermittence et tels des « poissons-volants », afin de mieux l’adopter.
Pour en savoir davantage sur les enjeux derrière la notion d’Épokhè, vous trouverez ici une lecture stigleriènne du concept par Victor Chaix, qui en a proposé le nom pour l’association, et ici un cours Pharmakon donné par Bernard Stiegler en 2010 à son sujet.
Épokhè est la poursuite de l’association Ars Indusrialis (AI), transformée en 2020 par en Association des Amis de la Génération Thunberg - Ars Industrialis (AAGT-AI). Lorsqu’Ars Industrialis avait pour but de promouvoir « une nouvelle politique industrielle des technologies de l’esprit », sa transformation en l’AAGT visait à transmettre les réflexions et ambitions engagées jusqu’alors à de nouvelles générations mobilisées face à l’impératif écologique et social, pour ouvrir un espace de discussion et de pensée intergénérationnelle dans et malgré l’urgence. Épokhè reprend les concepts et projets de société façonnés le long de son histoire associative - en oeuvrant à les prolonger - afin de mieux être capable de répondre collectivement aux enjeux sans précédents de notre ère sans époque.
L’Association, libre et bénévole, se constitue en constellation de personnes souhaitant sortir de leur isolement personnel et de leur cloisonnement professionel, pour faire communs, hors de toute injonction d’utilité, de performance et d’efficacité. Si nous souhaitons, comme les membres qui nous précèdent, continuer à travailler sur les « technologies de l’esprit », nous entendons également théoriser, pratiquer et expérimenter une écologie de la technique capable de réunir les conditions d’émergence d’une époque, à proprement parler.
Épokhè est ouverte à diverses générations d’amateurs·ices de philosophie et du « pas de côté », de toute personne désireux·euse de penser - en collectif et dans l’ouverture à l’autre - les enjeux spécifiques de notre époque. Chercheurs·euses au sens large du terme, les membres de l’association se relient au travers de projets et de groupes thématiques divers, qui peuvent mener à des événements publics ou à des publications. Avant tout, nous nous retrouvons dans une préocuppation partagée avec et décrite par les fondateurs·ices d’Ars Industrialis d’une « situation de désarroi qui règne dans les pays du monde entier, et singulièrement les pays industriels, et plus encore dans notre pays, la France. Nous sommes convaincus que cet état de fait n’est pas une fatalité, et nous voulons contribuer à en produire une intelligence collective ».